Mercredi 5 juillet 2023, au siège de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) à Brazzaville, s’est tenue la réunion ordinaire du Comité national économique et financier (CNEF), présidée par, Jean-Baptiste Ondaye, Ministre congolais de l’Economie et des Finances, Président du CNEF. Cette session a connu la participation de son collègue, Ludovic Ngatsé, Ministre du Budget, des comptes publics et du Portefeuille public, Marcel Ondélé, Secrétaire général adjoint de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) et, par visioconférence, Michel Dzombala, Vice-gouverneur de la BEAC et de Jacqueline Adiaba Nkembe, Présidente de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (COSUMAF). Il ressort de séance que l’activité économique devrait se consolider en 2023, avec un taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) réel qui se situerait à +2,3 %.

Au cours de cette réunion, selon le communiqué de presse, le Comité a d’abord pris connaissance de la conjoncture économique national, sous régional et international du premier trimestre de l’année en cours, ainsi que des perspectives pour la fin de l’année 2023. Il a ensuite, examiné l’évolution des différentes modes de financement de l’économie congolaise au cours de la période sous revue. 

Sur le plan national, le Comité a noté une évolution globalement satisfaisante de l’activité économique, en lien principalement avec la relance des investissements dans le secteur pétrolier, l’embellie dans l’industrie manufacturière et le paiement régulier des salaires des agents de l’Etat et des pensions de retraite. En conséquence, l’activité économique devrait se consolider en 2023, avec un taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) réel qui se situerait à +2,3 %, contre +0,4 % en 2022. Sur le front des prix, l’inflation, mesurée en moyenne annuelle, s’est élevée à 3,2 % à fin mars 2023, après 2,1 % une année plus tôt.

En perspective, la pression sur les prix devrait maintenir le taux d’inflation au-dessus de la norme communautaire, à 3,6 %, contre 3,0 % en 2022, en relation principalement avec l’inflation importée et la hausse des prix du carburant à la pompe.

Examinant les différents modes de financement de l’économie congolaise, le Comité a relevé une évolution mitigée au niveau de l’activité du système bancaire national. En effet, l’encours de crédits bruts accordés à la clientèle a connu une contraction de 5,2 %, pour revenir à 1.338,1 milliards de F CFA au 30 avril 2023, et un recul des créances en souffrance de 2,9 %, pour s’établir à 253,4 milliards de F CFA. En revanche, sur le marché des titres publics de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), le Trésor public congolais est resté actif, mobilisant ainsi des financements à hauteur de 612,9 milliards de F CFA à fin avril 2023, soit une hausse de 37,1 % par rapport au montant levé un an plus tôt. Cette évolution a porté ainsi l’encours des titres publics congolais a 1.857,2 milliards de F CFA, ce qui représente 31,8 % du total de la CEMAC.

Au plan sous régional, le Comité a constaté un ralentissement des activités économiques, sous l’effet de la persistance des tensions inflationnistes et de la dégradation des termes de l’échange. Dans ce contexte, le taux de croissance du PIB de la zone est estimé à 1,8 % au premier trimestre 2023, contre 2,9 % à la même période de l’année antérieure. En 2023, la BEAC prévoit un taux de 2,4 % contre 3,0 % en 2022.

Au plan international, le Comité a relevé la faiblesse de l’activité économique mondiale au premier trimestre 2023, sous l’effet essentiellement de la baisse de la demande. Celle-ci est affectée principalement par : premièrement, le resserrement progressif des politiques monétaires des banques centrales en vue de contrer les fortes tensions inflationnistes persistantes, et deuxièmement, les effets restrictifs de la guerre en Ukraine sur le commerce mondial. Ainsi, le Fonds monétaire international (FMI), dans les Perspectives de l’économie mondiale, publiées en avril 2023, a revu à la baisse sa prévision de croissance mondiale en 2023, à 2,8 % au lieu de 2,9 % initialement prévu, contre 3,4 % en 2022.

 Le Comité a pris connaissance des conclusions du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial qui s’est tenu à Paris les 22 et 23 juin 2023, autour de trois principaux thèmes, à savoir : 1) la réforme des institutions de Breton Woods et des banques multilatérales de développement ; 2) la mobilisation des capitaux privés et le financement pour le climat et les infrastructures vertes ; et 3) la réponse aux enjeux de la dette.

La Cellule de Communication du Ministère de l’Economie et des Finances