13ème réunion ordinaire du COPIL du PREF-CEMAC

Cinq projets intégrateurs vont démarrer en 2021
15 avr, 2021

La 13ème réunion ordinaire du Comité de pilotage (COPIL) du Programme des réformes économiques et financiers de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (PREF-CEMAC) a eu lieu par visioconférence, jeudi 15 avril 2021 à Brazzaville. Sous les auspices de son Président, Gilbert Ondongo, Ministre d’Etat congolais en charge de l’économie, de l’industrie et du portefeuille public. Il était assisté de Ludovic Ngatsé, Ministre congolais en charge du Budget. Cinq projets intégrateurs vont démarrer en 2021. 

 

Les conclusions de cette réunion ont été livrées à la presse par Michel-Cyr Djiena Wembou, Secrétaire permanent du COPIL, en présence de Daniel Ona Ondo, Président de la Commission CEMAC. 

« Les points saillants de cette réunion étaient de voir d’abord comment coordonner la réaction des ministres de l’économie et des finances par rapport à la pandémie du COVID-19. Comme vous le savez, les chefs d’Etat avaient convoqué à Brazzaville une réunion urgente des ministres, en mars 2021. Le but de cette réunion était, premièrement, d’évaluer l’incidence de cette pandémie sur nos économies. Deuxièmement, de prendre des mesures. Souvent, on nous reproche de ne pas évaluer les mesures prises.

 22 mesures avaient été prises, et nous nous sommes réunis aujourd’hui pour évaluer ces mesures : en ce qui concerne la vaccination, l’amélioration des plateaux techniques médicaux, la surveillance épidémiologique, le soutien aux entreprises, les mesures barrières, etc.

Donc, premier but : qu’est-ce qu’il faut faire et comment gérer les financements qui ont été mis à notre disposition ?

Deuxième élément de la réunion discuter, ensuite, de l’avenir des réformes, parce que nous étions en train de sortir de la zone rouge. Le COVID-19 est venu faire en sorte que nos économies sont maintenant tombées sous le signe négatif. La croissance est devenue atone. Mais, on ne pas mourir parce qu’il y a une pandémie. Il faut se relever. Il fallait donc revoir les éléments nouveaux du Plan de relance, et voir comment réussir à relancer le secteur privé qui occupe une bonne partie de nos populations.

 Troisièmementnous avons discuté du Programme des réformes pour l’avenir, adopté en 2017. Nous sommes en 2021, les priorités ont aujourd’hui changé ; les urgences ont changé ; le cours du pétrole n’est plus ce qu’il était ; le crédit ne sera plus jamais ce qu’il était avant ; les questions de santé ne peuvent être minoreés dans nos budgets. Comment revoyons-nous nos lois de finances ; comment projetons-nous les prochaines réformes ? D’où, l’adoption d’un nouveau document, appelé Nouveau document des programmes des réformes économiques et financiers des années 2021 à 2025. Mais, en même temps, nous avons réfléchi sur le Rapport de ce qui s’est passé en 2020, parce qu’il faut tirer les conséquences de la situation, pour aller de l’avant. On nous a trop reproché de faire de la théorie sans la pratique. 

Que prévoyons-nous ?  

Nous prévoyons d’abord que, sur les mesures qui étaient inscrites dans l’ancien Plan, on ne puisse retenir que celles qui agissent sur la population. C’est-à-dire qu’on ne doit plus s’occuper seulement de la stabilisation financière, de la monnaie. On doit s’occuper des questions sociales : Education, Santé, etc. Parce qu’on a vu que nous sommes tous égaux du point de vue sanitaire et devant la mort. Nous devons prendre également des dispositions pour que les économies ne se retrouvent pas par terre. Nous devons également anticiper, en faisant en sorte que les richesses ne soient plus exportées sans développement local. Nous avons beaucoup bavardé. Le moment est venu de nous prendre en mains. Parce qu’on a vu qu’en cas de situation, c’est nous-mêmes qui devrions d’abord résoudre nos propres problèmes, avant de faire appel aux autres.

Nous avons aussi réfléchi sur le rôle des banques dans le financement du développement. Une chose est d’avoir des banques qui ont beaucoup d’argent, qui sont fluides. Une autre est de savoir comment faire en sorte que ces banques puissent financer l’économie. Donc comment passer de la théorie de l’amélioration du climat des affaires à la pratique de la vraie amélioration ? Comment faire en sorte que les Impôts soient mieux organisés, que la Douane travaille sereinement ?

Comment faire aussi en sorte que la Justice puisse être juste, que le Cadastre soit rénové ? (Parce que personne ne viendra investir s’il sait que, s’il y a un problème, on va lui arracher son terrain, son bâtiment). Personne ne dira l’étendue de ses ressources s’il sait qu’en le disant, il sera dénoncé à la Justice, où il risquera de perdre le procès.

En outre, nous avons parlé de l’augmentation du Commercemais c’est trop de théorie ! Maintenant, il faut qu’on décide de postes-mixtes. Trop, c’est trop : on ne peut plus avoir, par exemple, mille barrages entre Brazzaville et Yaoundé. On va soumettre ce dossier aux chefs d’Etat : soit, on choisit comme cela se passe en Union européenne, avec des contrôles tous les 80 km ; soit, comme cela se passe en Europe de l’est, tous les 130 km. Nous trouverons alors la Police, la Douane, la Gendarmerie et tout le monde dans le même poste unique, pour vraiment développer le Commerce entre nous.  

Il reste une seule question : celle du passeport CEMAC. Nous avons eu la garantie du Gabon pour ce qui est du passeport communautaire. La preuve : tous les délégués à la présente réunion sont venus à Brazzaville sans visas. La prochaine étape, nous devons passer au fait que les gens se déplacent avec la Carte nationale d’identité. Cela suppose qu’on établisse de vrais actes de naissance à nos enfants, que l’état civil soit sécurisé, qu’il n’y ait plus de faux actes de naissance, qu’on n’utilise plus les élections en votant avec trois cartes d’identité. D’où, la décision de faire en sorte que l’Interpol puisse être mêlé au système de sécurisation de l’état civil.

Enfin, nous avons débattu de la question des projets intégrateurs prioritaires de la CEMAC. Lorsque nous nous sommes retrouvés à Paris, du 16 au 17 novembre 2020, sous le très haut patronage de Son Excellence Monsieur Denis Sassou-N’Guesso, représenté par Son Excellence Monsieur le Premier Ministre du Congo, Clément Mouamba, nous avons mobilisé 3 milliards 800 millions d’euros. Les gens ont pensé que c’était de la théorie et que, comme d’habitude, cela ne serait pas suivi d’effet. Aujourd’hui, grâce à la décision du Président du COPIL, nous avons eu deux réunions techniques. A ces réunions, ont pris part, pour la première fois, aussi bien tous les bailleurs de fonds (Banque mondiale, Banque islamique de développement, Banque africaine de développement) que tous les Etats, ainsi que les investisseurs privés. 

Il s’agissait de voir : 1si les ressources annoncées sont confirmées ; 2- quels sont les types de ressources annoncées ; 3-dans quels délais ; 4-comment matcher ces ressources pour faire monter un projet et faire le montage financier dans tel délai. Ainsi, on a pu recenser ce qui est disponible (…).

 Bref, sur 11 projets prioritaires, 5 vont démarrer en 2021, parmi lesquels la Route Congo-RCA-Tchad ; le projet de construction d’une Université commune Congo-Cameroun ; la construction du barrage de Cholé (avec interconnexion électrique entre le Cameroun et le Tchad) ; la construction de deux ports secs en mode P.P.P(Partenariat Public-Privé) et en mode B.O.T (Build operate and transfert) … ».

 

Le Service de presse du Ministère des Finances

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