Réunion ordinaire du Conseil d’Administration de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC)

« Dans la zone CEMAC, il était prévu une croissance de 3%. Mais, selon les nouvelles prévisions pour 2023, on s’attend à une moyenne de 2,4% »
21 juil, 2023

Le Ministre congolais de l’Economie et des Finances, Jean-Baptiste Ondaye, Président de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC) et Président du Conseil d’Administration de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), a présidé une session ordinaire dudit Conseil, jeudi 20 juillet 2023, à Douala (Cameroun). 

Parmi les dossiers soumis à l’examen des membres du Conseil d’Administration de cet institut d’émission monétaire de la zone CEMAC, figuraient la conjoncture économique, les perspectives et le cadrage macro-économique de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), ainsi que la conjoncture internationale. Ils ont noté que la croissance, au niveau mondial, connaît, globalement, un léger ralentissement. « Dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), il était prévu une croissance de 3%. Mais, selon les nouvelles prévisions pour 2023, on s’attend à une moyenne de 2,4% », ont estimé les administrateurs

Cette conjoncture, selon eux, reste marquée par des tensions inflationnistes, aussi bien pour la sous-région CEMAC, que pour le reste du monde. Le taux d’inflation dépasse, par exemple, 6%, en zone CEMAC, alors que la norme communautaire est de 3%.

 Le Conseil a aussi examiné les différentes mesures prises par les six États membres, en 2020 et 2021, à la suite de l’épidémie de Covid-19. Toutes ces mesures se résument aux subventions des produits pétroliers à la pompe et des produits alimentaires ; au gel des factures des produits de consommation courante (comme l’eau et l’électricité), ainsi qu’aux allègements fiscaux et des droits douaniers à l’importation des produits de première nécessité.

 Les administrateurs ont observé que cette inflation n’est pas que du ressort de la Banque centrale.  Pour le court terme, ils ont suggéré un meilleur ciblage des dépenses sociales dans tous les États membres et une vigilance de la Banque centrale dans l’examen de la conjoncture, afin d’ajuster tous les instruments de politique monétaire pour la maîtrise de l’inflation. 

Les administrateurs ont également examiné les déterminants de l’inflation. Il ressort de cette analyse que l’inflation d’origine externe est dominante à plus de 58 % dans la zone, et que la composante ‘’Produits alimentaires et boissons non alcoolisées’’ constitue la composante la plus importante dans la formation de l’inflation en zone CEMAC. 

Au nombre des recommandations, à long terme, formulées par les participants pour contrer la flambée des prix, se trouve la diversification des bases économiques dans la zone CEMAC, afin d’accroître l’offre. 

La situation de la soutenabilité extérieure de la BEAC a été aussi examinée. Il ressort de cette analyse que les réserves de change se consolident avec une garantie de 5 mois d’importation. Au mois d’avril 2023, on a enregistré un pic de 7.600 milliards, contre seulement 1.000 milliards de F CFA de réserves de change en 2018. « Cette tendance devrait être consolidée », a indiqué Abbas Mahamat Tolli, Gouverneur de la BEAC. 

Le Budget de la Banque centrale a été aussi examiné. Il fait ressortir, d’ici la fin de l’année 2023, une prévision de près de 300 milliards, alors que le Budget initial était estimé à 142 milliards de F CFA. 

Le Plan stratégique de la BEAC 2018-2023 a été également examiné. Son taux d’exécution a été établi à environ 90 %. Le Conseil s’est félicité de ces résultats et, surtout, de l’impact des effets de ce Plan et de sa mise en œuvre.   

Notons, à titre indicatif, que la session ordinaire du Conseil d’Administration de la BEAC du 20 juillet 2023 a été précédée de la réunion du Gouvernement de la BEAC.

 Au cours de cette rencontre, Jean-Baptiste Ondaye a évoqué certains points de blocage qui minent le fonctionnement de cet institut d’émission monétaire, considéré comme le fleuron de l’intégration sous-régionale en zone CEMAC (Cameroun, Congo, RCA, Gabon, Guinée Equatoriale et Tchad).

 

La Cellule de Communication du Ministère de l’Economie et des Finances

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