Colloque sur les réformes des finances publiques au Congo - Calixte Nganongo exhorte les participants à appliquer les enseignements tirés de l’expérience rwandaise

28 fév, 2018

Le Colloque sur les réformes des finances publiques, organisé mercredi 28 février 2018 à Brazzaville, par le ministre des Finances et du Budget, Calixte Nganongo, a connu non seulement la participation des cadres congolais, mais aussi celle de trois experts du Ministère rwandais des Finances et de la Planification qui ont exposé sur plusieurs thèmes.

 

Ces réformes visent la mise en place d’un cadre juridique et fiscal moderne et adapté aux évolutions économiques, en s’inspirant des meilleures pratiques internationales. Ce cadre fiscal devra être incitatif afin d’attirer les investissements directs étrangers (IDE), de mobiliser davantage de ressources hors pétrole et d’élargir l’assiette fiscale. Parmi ces réformes, sont notamment envisagées l’actualisation et la modernisation du dispositif fiscal actuellement en vigueur, par la refonte du Code général des impôts (CGI).

 

Au nombre des cadres congolais qui ont présenté leurs communications, l’on citera le Directeur général de l’Economie, Antoine Ngakegni, qui a exposé sur « l’économie congolaise: évolution récente et perspectives », l’un des quatre thèmes retenus dans le premier panel intitulé « L’économie congolaise face à la chute des revenus pétroliers ». Son compatriote Lambert Ifoko, Directeur de la fiscalité des grandes entreprises à la Direction Générale des Impôts et des Domaines (DGID), a développé le thème sur « la loi TVA, 20 ans après ; bilan et perspectives ». Ce thème était le deuxième des quatre programmés au second panel qui portait sur « les réformes à entreprendre pour la mobilisation des ressources intérieures ». Pour sa part, Guy-Noël Londongo, Directeur des systèmes d’information (DSI) au Ministère des Finances et du Budget, a entretenu l’auditoire sur « la reforme du système intégré des gestions des finances publiques - SIGFIP », l’un des trois thèmes prévus au troisième et dernier panel du Colloque, à savoir « Les perspectives d’une meilleure gestion budgétaire ».

 

S’agissant des experts rwandais, les participants ont suivi les interventions de Charles Kagamé, Commissaire adjoint à l’Office rwandais des recettes ( ORR) ; Viateur Nzabanita, spécialiste en charge des réformes et des questions de comptabilité à l’Agence pour la Promotion des Investissements (API) ; et Placide Mukwendé, Coordonnateur adjoint de l’IFMS au Rwanda.

 

La volonté politique garantit les succès des réformes au Rwanda

 

De ces trois interventions des spécialistes rwandais, l’on retiendra que leur pays a entrepris des réformes dans lesquelles, est impliqué au premier plan, le chef de l’Etat, Paul Kagamé lui-même. C’est autant dire que la première garantie pour le succès d’une réforme est la volonté politique. Au nombre de ces réformes entreprises par le Rwanda, figurent:

- Le recrutement du personnel, la gestion, le contrôle et le recouvrement des taxes par une seule administration autonome (ORR) jouant le rôle de police judiciaire (au lieu d’avoir plusieurs administrations parallèles) ;

- La sensibilisation des populations de village en village, pour leur expliquer l’intérêt de payer les impôts et taxes qui permettent à l’Etat de construire des routes, des ponts, des hôpitaux, des marchés, des écoles et de gérer d’éventuelles catastrophes…;

- Le développement rapide des Technologies de l’information et de la communication (TIC) à l’échelle nationale ;

- Le paiement des impôts en ligne à partir de son téléphone portable, pour éviter la manipulation des billets de banque par l’homme et éradiquer la corruption (la tolérance zéro : au Rwanda, ce fléau n’existe plus). A titre indicatif, la contribution des taxes et impôts au budget national rwandais est passée de 5 milliards francs rwandais (soit 5% du PIB) en 1998 à 1200 milliards francs rwandais en 2018 ;

- La mise en place d’un Data center (Entrepôt de données informatiques) ;

- La diversification de l’économie par le tourisme. Le Rwanda n’a pas de pétrole : son pétrole est le tourisme qui met notamment en valeur le seul Lac Kivu, au bord duquel est organisée la cérémonie de baptême d’un bébé Gorille (The Gorilla naming) par une vedette de la chanson (ou d’un autre art) que l’on fait venir de loin. Le message que le Rwanda fait ainsi passer est celui d’informer le monde qu’il existe sur son sol un lac et des gorilles (ou d’autres espèces fauniques) à contempler.

 

Qui dit visiteurs, dit investisseurs potentiels. Le Rwanda, qui n’a pas de littoral sur l’océan, offre plusieurs facilités grâce à l’amélioration du climat des affaires et occupe une place de choix dans le classement Doing Business de la Banque Mondiale. Ainsi, des investisseurs américains ou chinois viennent y installer leurs unités de production pour exporter ensuite leurs marchandises à partir du Rwanda ; cette politique vise la substitution des importations grâce à la campagne "made in Rwanda" (fabriqué au Rwanda).

 

Les autres réformes portent sur la disponibilité croissante d’une main-d’œuvre qualifiée; l’adoption d’une politique générale de décentralisation des services publics ;… Bref, la liste des réformes n’est pas exhaustive.

 

«L’essentiel au cours de ce colloque aura été de créer un haut lieu d’échange, de confrontation d’idées et d’expression libre. Toutefois, il ne suffit pas de mettre en place des procédures, mais il s’agit surtout de les mettre en pratique. Le Rwanda nous montre la voie. J’exhorte les participants à appliquer les enseignements tirés de l’expérience rwandaise », a conclu le Ministre Calixte Nganongo à la clôture des travaux du Colloque.

 

Le Service de presse du Ministère des Finances

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